mardi 1 mars 2016

Apache


Deux ans et demi d’existence et un EP sous les bras, le groupe Apache ne cesse de monter en puissance. Actuellement en préparation d’un nouveau cd, ils nous font découvrir le groupe au travers de cette interview. 



Cela fait combien de temps que le groupe Apache existe, et comment vous êtes-vous rencontrés? Qui sont les membres d’Apache et que font-ils dans le groupe ?
Camille : Cela fait deux ans et demi que Apache existe. Il y a Axel à la batterie, Jérémy à la basse, Milan à la guitare, et Greg et moi au chant. Ça manquait de filles dans la scène hardcore marseillaise, on a décidé de monter Apache.
Jérémy : A la base, je jouais dans un club amateur local en CFA2, le FC Rapidboys, puis, suite à un claquage, j’ai decidé de mettre ma carriere entre parenthèses. Enfin, j’ai été recruté au centre de formation RC Odyssey pour remplacer Norman qui s’est fait racheter par les Qataris. C’est là que j’ai rencontré Mimi le fada et Greg Barthez. Pressés par le sélectionneur José Luis Gillamerde du Paraguay, aux méthodes douteuses, nous décidâmes de sauter du bateau naufragé pour monter une nouvelle équipe à notre hauteur et par compassion/empathie, on a accepté Greg jusqu’à son jubilé.
Milan : Jer et moi on s’ennuyait et on en avait un peu marre. En parallèle, Camille et moi voulions monter un nouveau projet bien nerveux. C’est tout naturellement qu’on a invité Greg à se joindre à nous. Axel, quant à lui, a rejoint le groupe plus récemment, partageant notre goût pour l’énergie du punk sans les strass et paillettes, son intégration s’est faite à merveille.
Axel : C’est un pote qui m’a fait découvrir Apache l’an dernier. J’ai écouté, j’ai aimé, j’ai vu qu’ils cherchaient un batteur,  j’ai tenté le coup et suis content de l’avoir fait. Au passage, merci Nolan, et ton cousin par extension !

Je trouve que le nom Apache correspond bien à votre musique ç’est assez guerrier, puissant. Comment s’est effectué ce choix ?
Milan : A vrai dire, c’était un peu le cadet de nos soucis à l’époque. Il me semble que c’est Camille qui a eu cette idée. Si ma mémoire est bonne, on avait validé ce nom du fait de la réputation sulfureuse de cette tribu guerrière, impitoyable et fière. Nos références historiques fussent-elles erronées, ça colle bien avec notre mentalité. On n’est pas vraiment dans la fame et on privilégie le crew aux parleurs.
Jérémy : Camille nous l’a imposé !
Axel : Je n’étais pas né à cette époque.
Camille: J’ai proposé le nom Apache parce que c’est rapide, efficace comme notre musique. 

En 2014 vous avez sorti un cd 8 titres. Avec le recul comment le jugez-vous, est-ce qu’il y a des choses que vous ne voudriez pas refaire ?
Milan : Pour un premier jet, je pense qu’il fait preuve d’une assez grande maturité. Julien (le batteur de l’époque) apportait quelque chose de particulièrement agressif. Le seul bémol, au niveau prod’ ça fait un peu DIY et ça ne colle pas avec les grosses productions US qu’on aime écouter en général. Quoiqu’il en soit on ne s’en lasse pas et il constitue pour nous une base solide dans notre identité musicale actuelle.
Greg : En ce qui me concerne je trouve que Max a fait du bon boulot, il fallait réussir à sortir un truc nerveux et brut et il a réussi à faire un truc qui nous colle plutôt bien et surtout en très peu de temps. Pour notre prochain disque nous allons passer plus de temps et on espère que le rendu va faire encore plus mal.

Vous jouez un hardcore assez rentre dedans, il y avait longtemps que je n’avais pas entendu quelque chose d’aussi bien. En plus, le croisement entre les deux voix crée une parfaite osmose. Comment vous est venu ce choix musical et comment adaptez-vous justement vos deux voix ?
Milan : Merci ! C’est quelque chose dont je suis vraiment fier, pouvoir délivrer un hardcore authentique avec des personnes qui se respectent et s’apprécient. C’est surtout ça qui oriente notre son, travailler le flow des paroles engagées à la manière du hip hop à l’ancienne pour que ça se chevauche, se réponde pour les mettre en valeur selon le timbre de chacun. Pour être tout à fait franc, notre influence majeure demeure Minority Unit. Des riffs qui tabassent, des chansons courtes, plusieurs chanteurs, un flow super concentré et pas de chichi. Apache c’est pareil, mais à la marseillaise ! Nos chansons totalisent six riffs et quatre bridges différents pour 1 minutes 30 la plupart du temps. C’est intense et on va droit au but !
Camille: Merci beaucoup! Notre objectif est de garder une constante énergie au front avec des paroles qui se répondent constamment. L’association des deux voix nous permet de dynamiser encore plus la musique. 
Greg : Pour les voix, j’aime bien trouver des flows bien nerveux, puis les bosser avec Camille et Milan en mode guitare + deux chants.

J’imagine que vous avez des influences dans le groupe, justement est-ce qu’elles vous ont servis pour composer, trouver votre style ?
Greg : J’écoute vraiment beaucoup de styles de musiques et je peux passer de Kendrick Lamar aux Bad Brains, de Kyuss à Internal Affairs ou de SSD à Black Sabbath… Je pense qu’il ne faut pas être borné, se dire que le hardcore est mort en 1984, que tout ce qui a été fait après c’est de la merde, c’est faux il y avait certainement beaucoup de groupes de merde à l’époque mais leur avantage c’était qu’internet n’existait pas… Bref ça me fait chier de voir des mecs avec des t-shirts de Black Flag qui crachent sur tous les nouveaux groupes sous prétexte que “c’était mieux avant” sachant que ces mêmes mecs n’ont pas connu cette époque...
Milan : Outre Minority Unit et c’est ça qui est vraiment intéressant, on a tous des influences et un passé musical hétéroclite. Jer jouait dans un groupe de garage, Greg a chanté et fait de la basse dans la moitié des groupes Marseillais, Axel a son groupe de punk en parallèle, Camille chante et joue du violoncelle et moi je ne suis là que pour la violence. On a chacun nos délires musicaux propres, s’étaler sur cela ne sera pas forcément très intéressant néanmoins je tiens à préciser que Beyonce fait partie de nos influences majeures.

Quels sont les thèmes évoqués dans vos chansons, invention ou realité ?
Milan : Avec Apache, on n’essaie pas de faire du marketing musical. On fait le son qui nous plaît et on veut qu’il serve, même modestement, à quelque chose. On aborde divers sujets dans nos chansons, en lien avec nos influences politiques et philosophiques car le punk/hardcore c’est avant tout ça : une musique de rébellion. La faim dans le monde, la dette du Tiers-Monde, l’assujettissement de la femme, la barbarie religieuse sont autant de thèmes qu’on aime traiter à défaut de pouvoir y remédier par enchantement. Certaines chansons du premier EP notamment Line in the sand et Life sentence sont plus personnelles et renvoient à ce que beaucoup de jeunes comme moi éprouvent face au monde qui les entoure et la haine que cela leur suscite. Après tout, cette haine est parfois bénéfique car sans elle, nombre d’entre nous n’auraient jamais mis le pied dans cet univers musical. C’est ça que je veux que les gens, et surtout les jeunes, aient à l’esprit : les tatouages, les piercings et les mosh parts c’est sympa, mais le HxC ce n’est pas que ça. 
Greg : Milan a écrit beaucoup de textes, je connais l’énergumène et lui fait entierement confiance. Il a une écriture plus brute que la mienne qui correspond mieux au style musical.

Vous préparez un nouveau cd, où en êtes-vous actuellement ?
Greg : On va sortir un disque beaucoup plus pro et on l’espère de bonne qualité. En ce moment, on travaille les titres même si c’est très difficile pour nous étant donné que Milan et Camille sont sur Lyon et le reste du groupe sur Marseille. Nous avons choisi d’enregistrer avec Flo de Homeless (Landmarks, Dirty Wheels…). Quand au format du disque, ce sera un cd qu’on sortira sur le label 13 Guillotines que j’ai créé jadis (Odyssey, Hate In Front), si Camille est d’accord car elle a contacté Death Row, elle est déjà en pourparler avec Suge Knight.
Milan : On a pas mal hésité à mettre la machine en route car de nature prudente. Mais il faut bien l’avouer, on est fier de nos nouvelles chansons et on voudrait vraiment les sortir pour mettre une bonne claque, même si elle ne durera pas plus de quinze minutes ! Ce sera un EP avec cinq ou six titres. Pas de grande surprise au menu car on les a incorporés à notre set au fur et à mesure qu’on les avait composés. Pour moi, le plus important est de pouvoir offrir quelque chose d’audible pour que le message puisse être reçu 5/5, mais surtout de puissant et authentique pour atteindre un plus large public à l’avenir.

Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
Jérémy : Une bonne santé c’est le plus important
Axel : Souhaitez E-R.
Camille : Plein de concerts !


Interview : Jean-Louis
Photos : DR




Retrouvez l’interview sur le nouveau numéro du fanzine Metal II mars :

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