Vous m’aurez dit il y a quelque temps que les Dirty hands se reformaient, j’en aurais rigoler. Qui aurait prédit le retour en personne du groupe Dirty hands, à part peut- être eux-même. Personne n’aurait misé un euro. Les Thugs ont ouvert la voix du come-back, alors quand le nouveau label numérique Nineteen Something leur à proposé de dépoussierer leurs cds et sortir en plus un live, le groupe à dit banco et pourquoi pas se reformer le temps de 3 concerts.
On espère que cette formation ne sera pas éphémère. En attendant Gilles (guitariste-chanteur) répond à nos questions.
Plus de 11 ans après votre dernier album vous revoilà en chair et en os. Pourquoi un retour et quels ont été les facteurs déclencheurs pour que le groupe Dirty Hands renaîsse de ses cendres?
Eric Sourice nous a contactés pour sortir sur son label «Ninenteen Something» les 3 disques des Dirty Hands. Nous étions d’accord et comme Jean-Paul (sondier live du groupe) et Doumé avaient commencé à travailler sur des bandes live, l’idée nous est venue de sortir un live. Nous avons donc décidé de répéter pour accompagner, si nécessaire, la sortie de ce disque, sur scène.
C’est quand même une prise de risque mais en même temps un pari osé que de vous reformez, non ?
C’est une reformation puisque, nous répétons et allons faire quelques concerts mais l’idée est de simplement accompagner la sortie du live. Rien n’est décidé au delà, alors la prise de risque reste limitée.
Revenons au début du groupe, la rencontre des membres du groupe, et la formation des Dirty hands?
Alain avait joué dans plusieurs groupes (les happy Drivers...), Patrice dans Seconde chambre et Doumé et moi dans les Noodles quand nous avons monté les Dirty Hands en 89.
A cette époque là, c’était très prolifique et sans calcul, Black & Noir le label, les thugs, la scène angevine dominait en France. Comment avec le recul perceviez-vous cette mouvance musicale et cette insouciance qui aujourd’hui a disparu?
Je ne sais si cela a disparu mais à l’époque, il nous semblait facile de monter un groupe de rock dans la mesure où cela se faisait à l’énergie sans souci de compétences musicales élevées. De plus à Angers, les Thugs et d’autres avaient ouvert la voie, il suffisait de s’y engouffrer, sans plan de carrière, juste pour le rock, le fun et l’aventure humaine.
Et puis, il y avait tout à construire puisque ni locaux de répètes, ni salles dédiées à la musique n’existaient. C’était très excitant d’être au début de quelque chose, de ne compter que sur soi même avec peu de matériel mais beaucoup d’envie(s).
Vous avez sorti 1 45T, 3 albums, des partcipations à des compiles. Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes vos sorties et nous dire ce que vous en pensez aujourd’hui?
Le 45T et les 2 premiers albums sont sur B et N.( LOST IN HEAVEN, LETTERS FOR KINGS) On sent bien je trouve, le mélange entre Seconde chambre et les Noodles : un rock noir, climatique. Ils sont enregistrés avec des petits moyens et donc peu de temps. Ce qui nous permet d’aller à l’essentiel, à l’énergie. C’est ce qu’on aime.
Pour BLEUS, on enregistre 4 morceaux en Français parce que cela nous semble naturel que les couleurs changent comme en peinture, que nous essayions de continuer nos recherches et d’avoir de nouvelles émotions, de prendre des risques. Autrement, l’ennui guette. Il sortira chez Roadrunner.
Justement «Money’s back» votre premier album était surpuissant et endiablé, s’en suivi «Letter for king» et «Bleue» plus posé. Que s’est-il passé entre ces albums, avez-vous eu plus de temps, une maturité grandissante?
Du 45t jusqu’à BLEU, c’est l évolution d’un groupe qui passe d’un punk rock un peu énervé à une musique plus mid- tempo, plus en retenue. C’est l’évolution de ces 6 années passées ensemble à jouer, on maitrise mieux nos instruments et nos intentions, c’est peut-être une explication... Et une fois encore, refaire la même chose, sur nos disques, aurait été ennuyeux.
En formant les Dirty hands, pensiez-vous que le groupe allait prendre de l’ampleur à cette époque là?
Notre motivation était essentiellement de faire le rock qu’on aime, d’aller à la rencontre des gens et de garder le contrôle de notre groupe en travaillant avec des personnes défendant les mêmes idées à savoir, une certaine indépendance de vue et d’action. Alors des petits labels, des petites assos, des fanzines et tout le circuit indé chez nous et en Europe (exemple : tournée des squatts en ITALIE en SUISSE etc...)
A l’époque les groupes étaient décriés, sur le fait de passer sur une major, une forme de traitrise de la part de certaines personnes. En même temps c’etait le but pour tous les groupes de pouvoir espérer vivre de sa musique. Cela vous a-t-il servi à vous et quelles ont été les differences entre une major et un petit label?
Quand nous avons quitté B et N pour Roadrunner, nous n’avons pas eu l’impression de trahir nos valeurs puisque la signature s’est faite avec Stéphane Saunier qui était du sérail indé ( CLOSER). Notre musique n’a pas changé pour cela et on a jamais demandé au groupe des choses qu’il ne voulait pas faire. Après, comme pour le reste, il fallait travailler à ne pas tomber dans l’ennui, ne pas refaire la même chose et éventuellement continuer de progresser dans notre musique et sa réception.
Vos enregistrements se sont passés avec de grands noms de l’époque comme Ted Niceley, Ian burgess, Steve Withfiel et Christophe Sourice. Comment se sont passés les rencontres avec ces personnes et que vous ont-elles apportés?
Travailler avec Christophe était une évidence tant nous étions très contents du travail qu’il avait fait sur les NOODLES. La rencontre avec Steve s’est produite parce que nous enregistrions dans le studio où il travaillait à Huddersfied et découvrions qu’il avait bossé avec Cure. Pour Ted, Doumé l’a joué au culot en lui écrivant. Nous étions fans de Fugazi alors on s’est dit pourquoi pas nous. Il travaillera ensuite avec Noir Désir.
Ces 3 expériences ont été très riches, avec des producteurs très respectueux de notre musique et qui l’ont valorisée. Sur «BLEUS», Ted nous a lâché parce que le groupe n’était pas bien et peut-être aussi parce qu’il était moins motivé que la première fois. C’est pour cela qu’il nous faut aussi parler de Ian Burgess qui a été très loyal dans ces moments difficiles pour le groupe.
Le line up du groupe n’a pas changé si mes sources sont bonnes. C’est un peu la marque du groupe de perdurer ensemble sur un projet. Avez-vous eu des hauts et des bas et même des tensions entre vous à l’époque?
Nous nous sommes beaucoup amusés ensemble durant ces 6 années et nous avons rencontré énormément de personnes riches et passionnantes dans leurs diversités. Pouvoir faire de la musique, voyager et faire des rencontres est une expérience inoubliable. Nous avons ça en commun, c’est notre histoire mais tout cela ne se fait pas sans coup de gueule et prise de tête. C’est inhérent à toute aventure humaine.
En revenant à mes souvenirs, les disques sortaient les uns après les autres, il y avait aussi de la demande par les fans et autres et de l’attente aussi entre chaque disque, moi même je me languissais que sortent vos disques, je cherchais des infos partout. Est-ce que vous ressentiez cette pression vous même et comment gériez-vous tout cela?
Nous n’avions pas de pression particulière hormis pour «BLEUS» parce que la signature chez Roadrunner a pris du temps. C’était une période stressante pour le groupe. Mais dans l’ensemble, nous avons été relativement productifs.
Après l’arrêt du groupe vous avez formé les Mains Sales et sorti 2 albums puis splitté par la suite. Quel était le but de ce nouveau groupe et pourquoi cet arrêt brutal?
Faire les Mains Sales avec Doumé, c’était continuer l’histoire en allant au bout de nos choix artistiques.
Nous étions passés de Dirty Soul «mini LP des NOODLES à DIRTY HANDS. Nous passions donc de DIRTY HANDS aux MAINS SALES en continuant le processus de chansons en français entamé sur BLEUS. Encore une fois, faire 15 ans la même chose aurait été d’un ennui total. Pour Doumé et moi, c’était une évolution naturelle, comme il a été naturel d’arrêter à la fin de ce cycle Mains Sales.
Qu’ont fait les membres après l’arrêt?
Alain a fait 2 disques sous le nom de «BOOCHON» et est resté musicien. Patrice a gardé son travail. Doumé et moi avons travaillé à nous réinsérer.
Que pensez-vous du nouveau label Nineteen something crée par Franck (Violence, Slow death) et Eric Sourice (chanteur des thugs) qui ressort les disques qui ont marqué nos esprits?
L’idée de pouvoir faire revivre et partager toute cette scène indé est excellente pour les jeunes qui peut-être ne la connaissent pas et pour nous qui sommes heureux de pouvoir à nouveau s’en réclamer et la revendiquer.
Nineteen Something va rééditer vos albums et sortir un live. Quel effet cela vous fait de revoir vos disques à nouveau dans les bacs?
Cela nous fait drôle, on a dépoussiéré nos guitares et nos perfs. Et puis un live, c’est un peu de nouveau, retrouver toutes les personnes que nous avons rencontrées, ça entretient «la boite à souvenirs». Il s’appellera «Miles away».
Où en êtes-vous des répets et quand est-ce que vous comptez remonter sur scène?
Nous répétons un peu et devrions faire 3 concerts à et autour d’Angers. Nous ne regardons pas plus loin.
Vous savez que vous allez être attendu quand même?
Si les gens nous attendent, je les en remercie, il nous manque aussi. Mais encore une fois, rien n’est décidé…
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moretgilles@yahoo.fr
photos : Jean Paul et Vincent Fribault
Interview : Jean-Louis
on en veut encore !!!
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