Gros plan aujourd’hui sur le fondateur du fanzine marseillais Metal II Mars. Frédéric évoque sa passion, sa motivation et son attachement pour cette musique qui ne laisse jamais indifférent ! On l’écoute.
Est-ce que tu peux te présenter ?
Salut Paranoïa ! Je suis Fred, j’ai 36 ans et suis Marseillais mais j’habite à Aubagne. Je suis marié et papa d’un petit Léo (20 mois), bosse dans la régie pub d’un célèbre quotidien régional, et suis fan de metal.
Comment t’est venue cette passion pour la musique « metal », et comment l’as-tu découverte ?
Les deux réponses sont liées. Ma passion du metal est arrivée dès sa découverte en fait. J’avais quand même une base rock du côté paternel (mon père est un grand fan des Rolling Stones), et à l’époque (dans les années 90), le hard rock faisait partie intégrante du paysage musical (à la fois audiovisuel, radiophonique et en presse). On pouvait donc aisément écouter du Guns n’ Roses, du AC/DC, du Metallica, du Bon Jovi ou du Aerosmith via leurs clips et/ou en radio. Au niveau de la presse, je me rappelle avoir tapissé ma chambre de posters d’Axl Rose ou de Steven Tyler, sans même ouvrir un magazine spécialisé. En effet, si à l’heure actuelle cela peut paraître incroyable, tous ces articles (posters, interviewes, fiches avec les paroles des chansons…) se trouvaient dans les magazines pour ados ! (rires)
Puis, peu de temps après l’arrivée du grunge (Nirvana), le hard-rock s’est fait moins présent, comme si ce style était perçu comme un effet de mode. Malheureusement pour certains, le hard-rock n’était pas une mode comme les « chansons de l’été » ou les « boys bands », et a continué, en se bonifiant mais surtout en se diversifiant. Le metal a donc pris la suite logique et est arrivé dans ma vie à la fin des années 90 via un pote guitariste, qui, lui, lisait les revues spécialisées. Je lui en serai donc reconnaissant à vie ! Grégoire si tu lis ses lignes !...
Qu’est-ce que tu apprécies dans ce style de musique ?
Quasiment tout ! (rires) Musicalement, je suis très sensible aux mélodies. Cela vient de Queen qui est le premier groupe que j’ai découvert. Coup de foudre assuré, et je suis encore fan à l’heure actuelle, même si rien de neuf ne sortira. Ce groupe est pour moi la Référence en terme de musique mélodique, puissante, émouvante bref la grande classe.
Ce que j’aime également dans ce style, c’est son côté underground. Ça donne vraiment l’impression d’appartenir à une communauté où tout ce qui compte est la musique. Peu importe ta profession, ta religion ou ton salaire, chacun porte un t-shirt noir et nous discutons tous ensemble. J’aime à dire que « nous sommes la France silencieuse d’une musique bruyante » (rires) !
Enfin, ce que j’apprécie aussi est la diversité des styles de metal ; ce que justement, les gens « extérieurs » ne savent pas car ils ne s’y intéressent pas. Que je sois triste, heureux, énervé, mélancolique, il y a toujours un style ou un groupe qui conviendra à mon état d’esprit du moment.
Quel groupe t’a le plus marqué ?
A part Queen donc, je dirais Iron Maiden qui est mon groupe metal préféré. Musicalement, conceptuellement, scéniquement, ce sont les meilleurs tout simplement. La longévité et le succès des Anglais parlent d’eux-mêmes.
Quel est ton meilleur souvenir de concert ?
Difficile car plusieurs paramètres entrent en jeu pour rendre un concert exceptionnel. Je vais donc un peu dévier la question en donnant plusieurs réponses, j’espère que tu ne m’en voudras pas ! (rires)
Emotionnellement, je suis obligé de citer mon premier qui était celui d’Iron Maiden à Montpellier pour le « Virtual XI Tour ». C’était en 1998, j’étais parti avec le fanclub Hard Rock de Marseille, d’ailleurs, j’ai dû me retrouver à côté de Stryker (Sabre-Tooth) et Seb (FHMC) sans le savoir ! (rires)
Musicalement, c’était encore Iron Maiden mais avec Bruce Dickinson de retour au chant. A Toulon, lors du « Give Me Ed… Tour » en 2003, je me souviens encore devoir essorer mon t-shirt avant de rentrer dans ma caisse, tellement la fosse était en transe !
Humainement, je me souviens du festival Evolution, en Italie (à côté du lac de Garde). C’était en 2006 et ce fut mon premier « périple » : train, covoiturage avec un Italien que je ne connaissais pas, camping sous tente… J’ai passé la plupart du festival (il était sur deux jours) avec le groupe Secret Sphere dont j’aime beaucoup la musique et j’ai énormément sympathisé avec les musiciens (c’est d’ailleurs toujours le cas). Le cadre était magnifique et j’ai pu voir de nombreux combos que j’appréciais : Secret Sphere donc, mais aussi Korpiklaani, Dark Tranquillity, Within Temptation, Ensiferum, Finntroll, The Gathering, Amon Amarth ou Cradle Of Filth.
En septembre, tu as créé ton fanzine Metal II Mars. Comment t’est venue cette idée ?
Ce fut une suite logique de mon investissement dans la scène metal. Depuis plus de dix ans, je suis chroniqueur pour le webzine des Seigneurs Du Metal. J’ai eu la chance de rencontrer Lionel (et Guillaume) via le fanclub du groupe français Heavenly. Mon profil intéressait fortement Lionel car j’étais fan de metal, j’habitais à Marseille (lui est d’Arles), je parlais anglais et j’avais un diplôme de journalisme (DU Press-Magazine à l’EJCM de Marseille). J’ai donc démarré mes critiques de cd/dvd, interviewes, live-report sur ce webzine.
Entre temps, j’ai été embauché à la régie pub du journal La Provence où j’ai fait la connaissance d’un graphiste et du rédac chef de feu Marseille l’Hebdo. J’ai donc proposé mes services gracieusement pour faire des live-report et des interviewes des groupes metal de la région. Grâce à cela, je me suis fait une grosse base de contacts (groupes, labels, salles de concert…) dont je me suis servi pour créer mon fanzine suite à l’arrêt de Marseille l’Hebdo (juin 2014).
Quelles ont été les motivations pour te lancer dans cette aventure ?
Alors certainement pas financières ! (rires) En fait, à force de faire de la promo pour des groupes internationaux (via les Seigneurs Du Metal), je me suis rendu compte qu’en faisant celle de groupes régionaux, je participais à quelque chose de plus. En effet, des groupes comme Stratovarius, Sonata Arctica ou Evergrey, par exemple, sont ravis de paraitre sur des webzines français, mais les retours sont forcément plus nombreux et sincères quand ils viennent de groupes d’ici. J’ai donc eu cette volonté de donner un coup de pouce à la scène locale, de manière à construire pour eux et avec eux une sorte « d’unité marseillaise ». A ma petite échelle, j’essaie d’ajouter ma pierre à l’édifice, car je crois en cette scène locale qui est truffée de musiciens talentueux et de personnes de l’ombre qui taffent comme des dingues pour organiser et promouvoir un maximum de concerts.
Ton fanzine est uniquement axé sur les groupes metal et aussi un peu punk de la région. Pourquoi ce choix ?
Comme je viens de l’expliquer, j’ai découvert une scène régionale très intéressante quantitativement mais surtout qualitativement parlant. J’aime le metal, j’aime écrire et j’aime ma région, bref ce fanzine était comme une évidence pour moi.
Penses-tu t’ouvrir, un jour, vers d’autres horizons musicaux et vers d’autres groupes hors PACA ?
En toute franchise, je ne pense pas. Quand j’ai démarré, je me suis dit que ça serait compliqué car après avoir parlé de Dagoba, Eths, Galderia ou Pryde, j’aurais fait le tour. C’est d’ailleurs ce que beaucoup de lecteurs ont dû se dire au lancement. Mais finalement, les rencontres amenant les rencontres, j’en suis tout de même à 22 Unes avec à chaque fois un groupe différent. Ajoute les rubriques intérieures et ses 46 groupes, et tu te rends compte que j’ai réussi à en faire pas mal, et qu’il m’en reste encore d’autres à découvrir, promouvoir et /ou apprécier !
Et puis, je veux rester cohérent par rapport au nom de mon fanzine ; si dans Metal II Mars, on y trouve des groupes de rap de Paris, c’est qu’il y a un gros soucis (rires) !
Comment vois-tu évoluer ton fanzine et as-tu d’autres projets ?
Le fanzine me coûte de l’argent en frais d’impression, car il est gratuit et je veux absolument garder la version papier et ne pas me limiter à celle que je dématérialise sur le site Wobook. Cependant, je vais continuer car je le fais avant tout par passion et par conviction. Les retours (positifs) sont de plus en plus courants, et me motivent énormément. Je bosse donc actuellement sur celui de novembre qui est quasiment bouclé au niveau des interviewes et prépare déjà celui de décembre.
Mes autres projets sont pour l’instant de l’utopie, car je n’ai clairement pas le temps de tout faire. Mais c’est vrai que j’aimerais ajouter du son à mon fanzine, soit via des liens à télécharger, ou alors le top serait d’ajouter un sampler cd à chaque exemplaire.
Et puisqu’on y est, pourquoi ne pas créer le Metal II Mars Festival, non ?! Impossible n’est pas Marseillais il me semble…
fred_metal@hotmail.com
Interview : Jean-louis
Photos: D.R
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