vendredi 10 juillet 2015

Casbah Club


Revoir le Casbah Club 20 ans après leur arrêt sur la toile fût une belle surprise. Le Casbah Club est 
un groupe hors norme, toujours dispo et c’est donc tout à fait logique de les avoir en interview 
pour le Fanzine/blog Paranoïa.


Tout d’abord cela fait plaisir de vous revoir. 20 ans que le Casbah Club n’avait pas donner de nouvelles. Vous revoilà en 2015. Qu’est-ce qui s’est passé pour vous revoir sur la toile?
Quand Eric Sourice a décider de monter son label numérique «Nineteen Something» , il a retrouvé mon numéro de téléphone pour m’expliquer ce qu’il comptait faire , je l’ai interrompu au bout de 20 sec et lui ai dit «on ne va pas s’enrouler plus longtemps : c’est pour nous». Le profil du Casbah Club collait parfaitement avec ce qu’il recherchait. Et il le savait.

Pensiez-vous un jour que le groupe allait renaître de ses cendres?
On ne s’était jamais posé la question et donc rien interdit. Étant restés tous en bon terme rien ne s’y opposait. Des occasions s’étaient présentées , on avait déja ré-activé le groupe pour des événements ponctuels : une Fête de la Musique vers 2002, un festival sur Angers en 2005, un café concert en 2010.

Est-ce que vous vous souvenez lorsque vous avez formé le groupe. Quelles étaient les motivations à cette époque?
Pas de motivations conscientes . Plutôt l’envie de faire comme les autres groupes dont on était fan (Les Thugs , Le Clash, Les Ramones, Husker Du, les Buzzcocks par exemple ) , plus tous les groupes qu’on voyait passer sur ANGERS au BAR BELGE (Fixed up, Parabellum, les Sheriff)  inconsciemment on avait compris et intégré le credo Punk du «Do It Yourself» , pas besoin de savoir jouer pour monter un groupe , on savait que c’était possible . A 20-24 ans ça aide aussi à grandir et à prendre confiance. 
C’est aussi un peu le «complexe Iznogoud «, être calife à la place du calife , être Clash à la place de Clash . Vague ambition , belle inconscience ,avec surtout une règle non écrite : ne pas se prendre au sérieux, on a toujours su que tout cela n’était qu’une gigantesque farce , un second degré permanent avec pas mal d’autodérision, de vrais branleurs. Rocker = branleur. La définition du Casbah Club.

Cette période là était à mon goût très prolifique, les groupes surgissaient de partout et dans tous les styles, les labels sortaient des disques sans se dire si ça allait marcher, les fanzines étaient aussi un moyen de connexion important, tout le monde se connaissait, on ne calculait pas. En y repensant c’était une forme d’insousciance mais de plaisir aussi. Vous avec le Casbah Club, comment ressentez-vous tout cela?
Tu as très bien défini l’époque, c’était exactement ça.  On ne calculait pas et on y allait, il y avait une émulation permanente et très positive qui portait tout le monde.


Vous veniez d’Angers une des villes rock de l’époque qui était en pleine ébulition musicale grâce au label Black & noir et surtout aux Thugs, véritable ambassadeur. D’après vous, était-ce plus facile de se faire connaitre pour un groupe ou fallait-il quand même faire ses preuves? Comment perceviez-vous cette période là?
Liverpool à eu les BEATLES , ANGERS a eu les THUGS . Leur reconnaissance a largement contribué à faire monter localement la sauce et a servi de stimulateur, des groupes se sont formés, des fanzines, des assos, des lieux, tout ça s’est fait simultanément, même la Mairie a mis des locaux de répétitions à dispo, l’Adrama qui gère désormais le Chabada est parti de là également. Les Thugs a Angers c’est un peu comme le football à Auxerre, Eric Sourice c’est Guy Roux ! 

Casbah club était reconnu comme un groupe phare de la scène indé quand même, avez-vous senti de la pression dans le groupe, y a-t-il eu des tensions à l’époque?
Casbah Club était plutôt perçu comme un groupe prometteur, plutôt bon mais très dilettante. Aucune pression dans le groupe ni autour, c’est sans doute ce qui nous a manqué d’ailleurs . Toujours ce manque de sérieux ... Un peu comme ces footballeurs qui intègrent l’équipe de France à 18 ans et qui explosent ensuite ... j’appelle ça le syndrome «Paganelli» ou «Ben Harfa» pour les plus jeunes .

Par contre vous tourniez peu si je ne m’abuse, y avait-il une raison?
Une incapacité chronique à prendre en charge tout ce qui était en dehors du local de répétition et qui doit faire aussi le quotidien d’un groupe , un manque d’implication de tous , une inertie permanente , à la différence des THUGS qui eux par contre étaient très organisés et bosseurs et avaient su trouver les bonnes personnes autour d’eux pour les aider à avancer , ce que le Casbah Club n’a jamais pu trouver . En même temps on a quand même du faire dans les 180-200 concerts entre Mai 90 et 96 et enregistré une cinquantaine de titres, ça on savait faire.

Aujourd’hui qui compose le Casbah Club en sachant que vous avez changé pas mal de personnel en 7 ans d’existence?
On a surtout changé de batteur plusieurs fois et à chaque fois il faut tout recommencer , ça aussi ça n’aide pas à avancer . Grosso modo Il y a eu 2 groupes : le groupe d’origine à 5 personnes , celui que tu retrouves sur l’album DEAD LONDON CALLING de 89 à 94 et celui avec un seul guitariste ,Gilles Théolier ,qui a remplacé les deux autres de 95 à 96 et qu’on retrouve sur le 5 titres sorti à l’époque chez Vicious Circle «ALL EXIT FINAL» . Les 2 sont susceptibles de reprendre vie à l’occasion, la nuit, comme les vampires.

Qu’on fait les membres du groupe après l’arrêt de Casbah Club?
Matthieu notre bassiste qui était dans le groupe depuis les tous débuts et JC notre batteur ont monté ZENZILE qu’ils n’ont pas quitté depuis, un moment ils ont eu envie de passer à autre chose et la suite leur a donné raison . Gilles est toujours guitariste , batteur, producteur il a été sonorisateur de la Ruda entre autre.. Fred notre guitariste d’origine est devenu Graphiste , Bruno et moi n’avons jamais vraiment arrêté de jouer ensemble au sein de différents groupes et on continue ... finalement on n’était pas aussi fainéants que ça !

Vous avez sorti un 45t chez Black & Noir et un maxi 5 titres chez Vicious Circle «All exit final». Un titre qui en disait long déjà. Aujourd’hui le label Ninenteen Something dépoussière vos titres et sort «Dead london colling» une compilation de vos meilleurs titres. Quel effet ça fait de ré-entendre vos titres. Y-a-t-il eu de la nostalgie, de la joie, des surprises?
Ni nostalgie , ni surprise , en fait il nous arrivait de les écouter à l’occasion et je me disais que c’était quand même foutrement pas mal mais aussi foutrement dommage de les avoir laisser vieillir sur des étagères ..
5 ans se sont écoulés entre le Single chez Black & Noir en 91 et le 5 titres chez Vicious Circle en 96, 5 années avec aussi  quelques morceaux sortis sur différentes compilation + le FAIR en 95. Mais pas de véritable album.  
Par contre beaucoup de titres avaient été enregistrés entre 89 et 96 pour donner lieu à des k7 Demos afin de prospecter Labels et organisateurs de concerts, c’est comme ça qu’on faisait à l’époque pré-web. On envoyait des K7 demos.
Ce sont une partie de ces titres que nous avons regroupés sur ce qui peut constituer notre 1er album «DEAD LONDON CALLING», un cas presque unique dans l’histoire de la musique populaire contemporaine , un album quasi posthume sorti plus de 20 ans apres la fin du groupe !
Au départ Nineteen Something ne devait que mettre les morceaux en ligne , il n’était pas question de sortir un Cd , c’est Eric qui s’est enflammé sur ce coup, nous on était déjà content d’avoir nos titres numérisés sur le WEB ... alors un CD en plus ... !! On l’ a pourtant prévenu qu’on en vendrait que 12 et que ça n’intéressait plus personne mais bon, Eric est têtu .

Comment avez-vous procédez pour choisir les titres de ces deux cds?
Pour DEAD LONDON on a à la fois pioché dans les 4 ou 5 DEMOS enregistrées (ce qui représente une 20taine de titres) mais aussi dans des chutes de studio qui ne figuraient pas sur ces demos , on a choisi nos morceaux préférés et ceux qui étaient le plus aboutis, on est à la limite de la pré-production pour certains mais bon à l’écoute avec le remastering c’est à peu près cohérent. 
Pour le deuxième CD qui doit sortir en Sept/Oct «Direction Nowhere» ça a été plus facile car en fait il est constitué d’une session d’enregistrement unique (qui fut en fait la dernière , le groupe se séparant peu après en mai 96) supposée à l’époque donner suite à «ALL EXIT FINAL», on a juste écarté de cet enregistrement un instru et un ou deux morceaux non achevés . La couleur musicale de cet album est assez différente de DEAD LONDON, on est moins dans le pop-punk, ça correspond aussi à l’arrivée de Gilles Theolier à la place de nos deux guitaristes d’origine, c’est vraiment la suite d’ALL EXIT FINAL , plus dans le ton de l’époque, plus brut.


Vous avez effectué 1 concert pour présenter le label Nineteen Something avec les Dirty hands. Quel effet cela vous a fait de rejouer sur scène. Ya-t-il eu de l’émotion?
En fait comme je te l’expliquai on avait déja eu l’occasion de rejouer ensemble , Matthieu et JC tournent régulièrement avec ZENZILE , de mon coté je fais également des concerts avec THE LAST BAND IN TOWN plays the Clash , on n’avait pas perdu la main, ce fut sans doute plus difficile pour les DIRTY qui eux n’avaient jamais rejoué depuis 20 ans. Le plus émouvant c’est de retrouver certains morceaux en live, de s’apercevoir que l’intensité est toujours là et qu’au final on ne s’était pas trompé sur les compos.

Comment a réagi le public d’après-vous?
Ceux qui sont morts ont du apprécier.

Maintenant qu’allez-vous faire: continuer, arrêter, réfléchir....?
Comme d’habitude avec le CASBAH CLUB : ne rien faire . Enfin presque, on a encore deux choses à faire :
enregistrer un single numérique avec un morceau inédit de 93  + 1 reprise, pour donner à écouter quelque chose de nouveau enregistré en 2015, ces morceaux seront intégrés sur le site du Label ainsi que sur la compilation que tu prépares.
sortir le deuxième album CASBAH CLUB ² «Direction Nowhere» sur NINETEEN SOMETHING et sans doute envisager un concert pour l’occasion . 
Mais bon , on parle du CASBAH CLUB donc au final il ne se passera peut-être rien .

casbahrock@wanadoo.fr 

Interview : Jean-Louis
Photos : Just Pilou et DR

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