mercredi 16 septembre 2015

Ghost friends

Ghost friends


Membres du nouveau groupe Ghost friends, groupe à tendance post indie punk neo-grunge, Martin (guitare/chant) et Aurélien (guitare) en maîtres de cérémonie nous racontent la conception du groupe et son futur.

1- Racontez-nous comment s’est formé le groupe Ghost friends, quels ont été les facteurs déclencheurs à cette formation, les membres du groupe, son nom, etc...
Martin (guitare/chant) : Ghost Friends c’est avant tout l’envie de faire de la musique avec Boris, notre batteur. C’est un ami et j’ai toujours apprécié sa façon d’appréhender l’instrument. J’avais en tête la volonté de faire un son indé-punk avec une esthétique mélancolique. Clairement, il y a deux groupes qui m’ont donné envie de jouer cette musique, Title Fight et Potty Mouth. Je composais déjà à la guitare avec un groupe appelé Kids From The Pack. Les morceaux étaient «joyeux», mais à un moment donné, je n’arrivais plus à composer de titres enjoués et légers... Je voulais aller plus loin avec une musique plus profonde et plus aboutie.
Aurélien à la guitare et Dorian à la basse nous ont vite rejoints et le groupe était né. Ça fait deux ans maintenant. En ce qui concerne le nom Ghost Friends, comme pour les textes, j’aime que les mots soient imagés et ici c’est le cas. Nous avons tous des amis auxquels nous tenons énormément, mais qui ne sont pas là physiquement, près de nous. On parle souvent d’eux, on raconte des anecdotes les concernant, mais en fait, personne ne sait qui ils sont ni ce à quoi ils ressemblent. Ils sont comme des spectres dans nos vies, nos amis fantômes...

2- Vous avez sorti il y quelques temps un 6 titres fabuleux. Avec le recul comment le jugez-vous et pouvez-vous nous raconter les étapes de la création à la finition?
Martin : Merci de penser ça ! Cet EP représente bien ce que nous voulions faire au moment de la genèse du groupe. C’était la sonorité et les compos qu’on voulait avoir. Avec le recul, je le trouve un peu trop homogène dans l’ensemble, et ces six titres sont un peu trop cloisonnés dans cette volonté de sonner comme tel ou tel groupe. Il n’y a pas de prise de risque. Après c’est un premier jet, il faut bien commencer par quelque chose ! Mais je sais que nous pouvons aller plus loin.
Nous avons écrit ces morceaux assez rapidement. Après les avoir maquetté avec les moyens du bord nous sommes allés aux studios Télémaque pour les enregistrer avec Antony Josse. Boris et moi avions déjà travaillé avec lui avec nos anciens groupes respectifs, nous avons donc tout de suite pensé à lui pour Ghost Friends. Sa qualité de «maître zen», à rester concentrer sur ce qu’il fait tout en omettant les conneries qui peuvent se dire en cabine et sa capacité d’écoute et d’arrangement en font quelqu’un d’humainement et professionnellement génial. Nous y sommes retournés depuis, notamment pour enregistrer les deux titres que nous venons de sortir. Et je pense que nous y retournerons !

3- Vous jouez un style de musique assez étendu qui va de la pop indie au post rock. Pourquoi ce choix musical, alors qu’aujourd’hui le punk rock domine l’ensemble de notre territoire?
Martin : En réalité il n’y a pas vraiment de choix là dedans. Cela vient des influences de chacun. Boris apprécie depuis toujours la cold wave, il aime également beaucoup le shoegaze et aussi tout plein de trucs avec synthés. Dorian et Aurélien viennent tous les deux de la scène DIY. Ils ont joué dans des groupes de punk ou de hardcore. Mais alors qu’Aurélien est comme moi un fan de Title Fight depuis leurs débuts, Dorian ne leur trouve aucun intérêt... Autre exemple, personnellement j’adore Deftones, alors que les autres vraiment pas ! Bref, l’idée dans ce groupe c’est de faire en sorte que chacun s’y retrouve, et la solution c’est effectivement de multiplier les étiquettes, post indie punk neo-grunge, etc. Au final on ne réfléchit pas beaucoup à tout ça et on se laisse porter.
Ce qui est étrange et ce qui m’énerve, c’est la capacité de pas mal de gens à se focaliser sur un seul style musical et à dénigrer le reste. Du genre : «les gens qui font de la pop ce sont des péteux, ceux du hardcore sont des beaufs, la pop punk c’est un truc de hippies» etc. Sérieusement c’est vraiment lassant. Il y a quelques mois on cherchait une date sur Rennes, on a envoyé je ne sais pas combien de mails à des associations qui organisent des concerts, mais au final on était pas métal, pas stoner, pas hardcore, pas garage et du coup ça collait nul part. Tout le monde garde ses petits codes qui les caractérisent, ses patchs, ses cheveux longs, ses tee-shirts de Madball, et on finit tous par se cracher dessus. C’est pathétique. Évidemment il y a plein de contre-exemples, par exemple nos potes nantais de Things We Say qui font jouer tout plein de groupes aux étiquettes différentes, moi même habitant à Nantes depuis janvier j’avoue que c’est un bonheur d’aller à leurs soirées.
De fait on se sent un peu dans notre bulle, donc c’est toujours cool de découvrir d’autres groupes qui jouent justement hors de cette catégorie punk rock. Je pense notamment à Souvenirs! de Vannes, à CHEAAP de Bordeaux, ou encore Paerish et Burnside XI de Paris. «Big up» comme certains diraient !


4- Vous dites être influncés par des groupes comme Cloud Nothings, Violent Soho, Sonic Youth. Moi j’y ajouterai aussi and you will know us by the trail of dead. Que représentent ces groupes pour vous et que vous ont-ils apporté?
Aurélien (guitare) : Cloud Nothings est un des groupes sur lequel on tombait d’accord tous les quatre au début du groupe. On avait tous un peu envie de jouer des morceaux surfant entre les aspects légers et mélancoliques de la pop et quelque chose de plus rock. Ça se ressent beaucoup dans le premier EP je pense... Sonic Youth c’est venu après, à mon avis plus ça va et plus on tend vers quelque chose de noise et déstructuré sans pour autant laisser de côté les belles mélodies.

5- Que raconte vos titres des histoires vécues, inventées?
Martin : Un peu des deux. Pour les titres écrits jusqu’à il y a encore quelques mois je parlais essentiellement de relations compliquées, de doutes, de mensonges, etc. De la difficulté à comprendre l’autre alors qu’on ne se comprend pas soi même par exemple. Bref, une certaine tourmente d’ordre général. Pour les titres plus récents je parle plus des individus à l’échelle collective, mais les thèmes sont les mêmes. La sensation de ne pas savoir d’où on vient ni vers où on va, le sentiment que la masse humaine est un peu perdue, et qu’au final on fonce droit dans le mur... Bon ce qui est sûr c’est qu’il n’y a rien de très joyeux là dedans, mais ce n’est pas parce qu’on est pessimiste sur l’avenir que l’on est forcément dépressif !

6- Vous semblez assez nostalgiques car vous venez de sortir une k7 avec 2 nouveaux titres dessus. Pourquoi ce choix de support?
Aurélien : Pas forcément nostalgiques non. L’idée de la K7 c’était avant tout de proposer un support bon marché et facile à fabriquer. Bon, j’avoue que quand il a fallu se coller à l’enregistrement manuel de la cinquantaine de K7 que l’on voulait sortir on a un peu déchanté, mais l’idée de proposer un joli objet est là. On a quasiment tout écoulé, mais peut être que l’envie d’en sortir d’autres nous prendra un de ces quatre !

7- Comment voyez-vous l’évolution du groupe, quels sont vos futurs projets pour la rentrée?
Martin : On avait prévu de sortir notre deux titres en format 7’’ pour septembre mais suite à un problème avec l’usine de pressage c’est tombé à l’eau...  Nous serons par contre en concert à Paris à l’Espace B avec Solids le 17 septembre et à Caen au BBC avec Burning Heads et Ravi le 25.
Nous avons dans l’idée de faire un peu plus de concerts qu’avant puisque les agendas de chacun le permettront d’avantage. C’est ce qui nous excite le plus, rencontrer des gens, découvrir des groupes et aussi faire la teuf. Nous allons également continuer à composer. On peut d’ailleurs voir une certaine évolution dans nos compos. Du moins ces derniers temps nos nouveaux morceaux sont plus bruts. Notre set à pas mal changé depuis quelques mois, c’est plus frontal. Au début de Ghost Friends j’essayais de composer des morceaux un peu épiques, désormais j’ai surtout envie de faire du rentre dedans. Nous devrions ressortir quelque chose d’ici début 2016. Sous quel format ? On ne le sait pas encore. Mais ce sera à priori un de ces morceaux !


Interview : Jean-Louis
Photos : DR

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