Paranoïa Fanzine: 95-C

Pour 95-C, c’est un peu une remise en question avec ce nouvel album «Homeward Bound». Une nouvelle fois nous ne sommes pas déçus, bien au contraire, cet album est un véritable bijou.

Sortir un nouvel album, c’est toujours un moment important pour un groupe surtout avec la conjoncture actuelle.

Que ressentez vous avec ce nouvel album sous les bras?

Salut !

Ca faisait un moment qu’on voulait enregistrer donc on est hyper content d’avoir sorti cet album, fait maison, le tout sur CD et Vinyle.

En plus, pas mal de potes sont venus participer (le gang des retraits de permis pour les choeurs, Roww pour le visuel , Thib et Sid pour la sortie vinyle , les potes des labels et ceux qui ont joué le jeu de la levée de fonds, etc...) alors forcément ça fait chaud au cœur de pouvoir enfin mettre cette nouvelle galette sur la platine !

Justement comment vous est venue la décision de faire un nouveau cd, quel a été le déclic?

En fait c’était une suite logique : on sort quelque chose tout les 2 ans depuis quelques années (Stuck in the past en 2008, le split avec Mikey Randall en 2010, le split avec Inside Riot en 2012 et Homeward Bound cette année).

On jouait un paquet de chansons qui passaient bien en live mais qu’on avait jamais enregistrées faute de temps. On s’est dit que c’était un peu con de pas les avoir sur support au merch donc on a sauté le pas !

On essayera d’être plus rapides pour le prochain album mais en attendant quelque chose me dit qu’il y aura encore une petite actu en 2015 !!

Parlez nous de cet album «Homeward bound» , de la conception à la réalisation?

En fait cet album a été composé sur une période assez grande. On a fait un bon tri parmi les compos qu’on avait en stock et qui avaient fait leurs preuves en live (« Between lights and shadows » par exemple ou « 26 » qui était sortie sur le split vinyle avec Inside Riot mais jamais sur CD) et on a rajouté des nouvelles toute fraîches (genre « Devil Inside », « Emergency », etc...) pour au final pondre «Homeward Bound», 12 titres. On a aussi mis une reprise «Waiting for the catering » qui est une cover d’Undeclinable, une chanson dont le texte colle parfaitement à la vie dans le van.

Niveau style, l’album représente pas mal l’évolution du groupe avec un petit retour poppy et des textes qui vont du fun au plus sérieux en passant par la petite dose de désespoir inhérente au punk mélo des 90’s haha.

Pour la réalisation on a pris le parti de taper dans le DIY en prenant notre temps donc c’est Rom (le basseux) qui a réalisé le CD niveau enregistrement, mixage et mastering, le tout dans notre salle de répète, et le beau Roww qui nous a filé un coup de main pour l’artwork.

Pour la production, on était vraiment pas au beau fixe niveau compta et on voulait pas choisir de sortir que des CD ou que des Vinyles donc on a choisi de passer par la case crowdfunding pour compléter le coup de main des labels.

On en profite d’ailleurs pour remercier les labels qui ont participé à la coproduction (Paranoïa, Boobs Records, 30HD Records, Morning Woods Records, High School Sidekick, Larsen Prods, Sirkel Pit Music) et toutes les personnes qui nous ont aidé à sortir l’album sur le kisskissbanbank, sans oublier les costauds Thib WildCard et Sid .

Le titre du cd «Homeward bound» a-t-il une signification particulière (retour de voyage), est-ce en rapport avec le groupe, juste une histoire vécue ?

Carrément ! «To be homeward bound » ça veut dire « être sur le chemin du retour » alors pour nous ça représente le trajet du retour après une tournée ou un week end ensemble dans le van après des soirées entre potes, c’est le retour a la réalité, à nos tafs. C’est toujours dur de se remettre le cerveau en place quand t’es parti 15 jours à jouer de ville en ville, à faire la teuf, à manger et boire des trucs improbables, à se la jouer cascadeur a 3h du mat,etc... alors on se met un «Home Sweet Home» de Mötley Crüe à fond dans le van en vidant les dernières bières la larmichette à l’oeil en espérant repartir le plus vite possible. Une sorte de pré post tour depression en gros.

95-C est pour moi plus qu’un groupe, c’est une famille. On vous sent soudé, quel est votre secret pour rester unis?

Y’a pas vraiment de secret. Ca fait pas mal d’années depuis le trio des fondateurs (Joe, Phil et Tristan) et on est toujours autant heureux de se retrouver au local le vendredi soir pour brancher les amplis, plaquer 4 accords et descendre des canettes. On peut aussi bien avoir la grosse motive et composer jusqu’à minuit que raccourcir la répète histoire de se faire une soirée entre potes au bar. Après il y a toujours des hauts et des bas comme dans un vieux couple avec ses bons moments et ses embrouilles mais on est toujours à fond du punk rock, de la scène, de découvrir d’autres groupes, de taper des bornes dans le van et de faire les gamins ensemble.

Le but maintenant est de défendre le projet sur scène, là encore, quelque chose de plus en plus dur, voire même une véritable bataille pour trouver des dates et des salles. Comment allez vous procéder pour organiser une tournée?

C’est sur que caler des dates, c’est un boulot de fou. Beaucoup de temps sur le net, des centaines de mails pour parfois pas beaucoups de réponses, mais ça je pense que c’est la même galère pour tous les groupes de notre niveau. Par contre on a la chance d’avoir pas mal de copains un peu partout qui nous donnent des coups de mains et il y a une vraie entraide entre les groupes de mélo français pour se filer des plans.

Chez nous c’est Joe (batterie) qui gère les dates et il a été au top parce qu’on a eu la chance de jouer pour la première fois en Italie, 5 dates qui se sont super bien passées. En septembre on a aussi fait 16 jours de tournée à travers l’Europe, dont des pays où on avait jamais posé les pieds (Pologne/Rep.tcheque/Pays bas ), au top aussi pour l’ambiance et bien sur l’Allemagne, le paradis pour les groupes tellement les gens sont à fond aux concerts (sans parler des bières!!!).

Pour l’année à venir on a pas mal de dates prévues en mars du coté de la Suisse et de l’Allemagne, d’autres dates qui devraient se confirmer d’ici peu et on aimerait bien se faire pas mal de week-ends en France pour revoir certaines têtes.

Que pensez vous du secret de longévité des Burning Heads, est-ce un modèle pour vous?

Burning Heads c’est même plus qu’un modèle pour nous. A travers leur démarche, leur sincérité, leur sympathie, leur musique, leur énergie, leurs concerts,... pour nous c’est tout simplement ce qui se fait de mieux en punk rock. En plus, Pit qui a enregistré notre premier album est une crème. J’espère qu’un jour on partagera une scène ensemble ou qu’on se refera un petit coup de studio avec lui aux manettes tellement il apporte aux groupes et aux albums quand on enregistre avec lui.

Que peut-on vous souhaiter pour l’avenir?

Pleins de concerts, d’ouvrir pour des belles têtes d’affiche, des festoches, de la teuf et de rencontrer des gens et des groupes à la cool pour partager nos bières !

Ps: merci Jean Louis et Paranoïa pour le support depuis toutes ces années !