mardi 23 décembre 2014

Les Olivensteins "toujours fier de ne rien faire"



Les Olivensteins, le groupe punk se reforme trente ans plus tard.


C’est un des premiers groupe de punk français dont le morceau le plus connu est "Je suis fier de ne rien faire". Il n’a fallu qu’un seul 45 tours pour que la formation de Rouen marque l’histoire du rock en France. Pourtant, Les Olivensteins n’ont pas vécu plus de deux ans (de 1978 à 1980) et n’ont même pas sorti d’album. Prête à signer avec Barclay, la bande de Gilles Tandy explose en plein vol. L’opposition du médiatique psychanalyste Claude Olievenstein à utiliser son nom y est pour beaucoup. Avec des titres comme Euthanasie, Patrick Henry est innocent ou Pétain, Darlan, c’était le bon temps, Les Olivensteins ne se sont pas faits que des amis. 34 ans après leur dernier concert, ils ressuscitent pour quelques dates. Interview de Gilles Tandy.

Pourquoi ce retour ?
C’était en 2013. Un copain de Romain, le batteur, organisait un festival en Seine-et-Marne. Il trouvait ça marrant de faire rejouer Les Olivensteins. Cela faisait 30 ans qu’on recevait des propositions. Cette fois-ci, il a réussi à nous convaincre, sans trop de difficulté, il faut l’avouer. On a répété et dès les premières mesures, c’était reparti. Pour nous, l’histoire s’était arrêtée en 1980. Après, avec le temps, le recul, la sagesse, on s’est dit que, vu nos âges, c’était pas mal d’en profiter.

Est-ce que vos chansons résonnent toujours aujourd’hui ?
C’était un peu notre hantise. Nos textes ont été écrits entre 78 et 80. Je craignais qu’ils aient pris un coup de vieux. A l’époque, on avait un regard assez acerbe sur la société. En fait, on s’est rendu compte que les problèmes étaient toujours les mêmes. On parlait d’euthanasie alors qu’il n’a jamais été autant question d’euthanasie aujourd’hui. Je suis fier de ne rien faire alors qu’il n’y a jamais eu autant de pression sur le travail. On a très peu actualisé nos textes. On commence par la chanson Vivement qu’on soit vieux, ça tombe bien, on a entre 62 et 64 ans. On a toujours un sens aigu de la dérision (rires) !

Que reste-t-il du punk ?
On s’en tape un petit peu. Le punk, c’était - pour moi - ma période adolescence, post-adolescence. Pour nous qui vivions la chose d’assez près, ça s’est arrêté en 79. A partir de la toute fin des années 70 quand le mouvement punk a commencé à s’autoparodier, c’était déjà fini. Après, on peut dire que les Pussy Riot ont une sacrée attitude. Mais on ne se sert pas du punk comme d’un étendard.


Comment êtes-vous tombé dans le bain ?
A Rouen, on n’était pas très loin de l’Angleterre. Il y avait donc des disquaires qui avaient tous les 45 tours qui sortaient de l’autre côté de la Manche. On était en admiration. On aimait le rock. On avait 17 ans. On est tombé dedans parce que c’était la musique qui collait à notre génération.

Le groupe a eu une courte vie. Comment expliquez-vous la marque qu’il a laissée ?
La marque est arrivée après coup. Personne ne diffusait Les Olivensteins en radio. On ne faisait pas beaucoup de tournées. Il y avait quelques articles dans la presse spécialisée. C’est plus tard que le public a découvert notre 45 tours, je ne sais pas comment, puisqu’à l’époque, on en avait vendu 2 000. Beaucoup de gens se sont reconnus dans nos paroles, notre attitude. On le voit bien dans nos concerts actuels, puisque le public va de 16 à 70 ans.

Pourquoi avoir choisi le nom du docteur Olivenstein ?
Ce nom est consécutif à deux choses. Olievenstein avait donné une interview où il disait : «Il y a un mouvement terrible en ce moment où les jeunes prennent de l’héroïne». Alors que les punks à l’époque, ils ne buvaient que de la bière et de la bière pas chère ! Il disait encore : «C’est une musique atroce, ça ne vaut pas Janis Joplin». Ça nous avait fait marrer. Et puis un soir, Eric se pointe au concert de Johnny Thunders au Gibus. Et qui il voit ? Ce bon docteur !

Members: Gilles Tandy : chant ,harmonica, maracas Vincent Denis : guitare, échantilloneur, chant Alain Royer : guitare, chant Didier Perini : basse Romain Denis : batterie , guide spirituel

Genre : post post post punk

https://fr-fr.facebook.com/LesOlivensteins

BOOKING : Pascal TIPPEX 
pascal@julietippex.com

Interview : AK 

Photos D.R

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