mercredi 18 mars 2015

Bad Mood asso


Cela fait plus de 7 ans que le label Bad mood asso nous divertit au rythme des concerts qu’il organise, de fanzines et des compilations qu’il sort. Véritable ambassadeur du punk rock DYI, le label ne cesse de grandir à un rythme éffréné et pour leur 7 ans d’existence, il organise deux concerts les 20 et 21 mars à marseille. C'était l'occasion d'en savoir plus.

1- Depuis 2008 il s’est passé beaucoup de choses pour l’association Bad Mood Asso. Quel a été le facteur déclencheur pour créer cette structure?
Et bien comme souvent pour ces choses là, on a commencé l’association pour se faciliter la vie avec nos groupes de l’époque. Surtout pour démarcher des salles qui demandent souvent qu’une structure s’occupe de l’organisation des concerts ; en réalité ça ne changeait pas grand chose car les groupes et l’association étaient les mêmes personnes. Chemin faisant, on a découvert qu’à Marseille l’asso Chavana organisait pas mal de concerts punk rock alors avec des groupes de l’extérieur,  on a voulu emboîter le pas et ça nous a amené à faire jouer des groupes autres que les nôtres. On a été frappé de plein fouet par la vague Guerilla Poubelle / Asso, alors comme on avait des groupes et une association, on a nous aussi tenté le coup de l’asso / label. On a sorti quelques trucs, on a commencé à recevoir des mails pour participer à d’autres sorties de disques et tout était lancé !

2 - BMA a fait passer énormément de groupes sur la région, comment se sont établis les contacts avec ces mêmes groupes?
Énormément je ne dirai pas ça… Il faut dire que quand on a commencé, il y avait un bon terroir associatif (pour le punk rock qu’on fait), de ce fait que pas mal de groupes passaient à Marseille et les co-orgas étaient nombreuses. Pour répondre à la question, au début, on a un peu joué les hommes de l’ombre et on a surtout beaucoup appris comment ‘’bien’’ organiser des dates ; tout cela avec une petite fascination en rencontrant en vrai les groupes qu’on ne connaissait qu’à travers les supports musicaux. Par la suite, la vie punk rock (punk rock un peu mélo à tendance américaine) s’est un peu amoindrie, on est sorti de Marseille avec nos groupes et on a rencontré de chouettes formations. De ces rencontres sont nés des échanges qui nourrissent principalement nos orgas, nos sorties du label, la vie de l’association en général. 

3 - Le problème qui demeure aujourd’hui c’est que les salles de concert ferment les unes après les autres. Qu’en pensez-vous et quel peut-être la solution pour que cela stoppe?
C’est vrai que c’est un problème récurrent dans quasiment toutes les villes. Le problème est que les salles qui accueillent des concerts typés punk rock ne trouvent pas souvent grâce aux yeux des pouvoirs publics… C’est un peu le combat de David contre Goliath… Mais on a eu récemment l’exemple de la Dynamo à Toulouse qui avec une mobilisation forte des adhérents et des acteurs de la scène a pu accélérer sa démarche de ‘’relogement’’ en partenariat avec la collectivité territoriale. 
Il y a d’autres exemples de ce type comme à Lyon avec Grnnd Zero, le Volume à Nice ou les Tanneries à Dijon. Là, ce sont des exemples qui sont allés jusqu’à la volonté d’expulsion, mais il y a aussi des lieux comme le 8 rue d’Italie à Marseille (sous tous ses noms, actuellement la Salle Gueule) qui ont réussi à trouver un compromis avec le voisinage pour maintenir une activité de concert. D’une manière générale, même si ce n’est pas toujours agréable pour les groupes, respecter des règles comme ne pas jouer (trop) fort, pour le public de ne pas faire trop de bruit dans la rue, sont des gestes a avoir pour ne pas jeter le mauvaise œil sur les salles, surtout quand on peut encore y jouer en semaine …

4 - De plus on a l’impression que pas mal de groupes évitent notre région. Savez-vous pourquoi?
Ah vaste question, de notre point de vue ce n’est pas une réalité. Si on regarde bien, il doit y avoir un concert ‘’underground’’ au moins tous les 3 jours à Marseille. Bon après, il faut aimer autant la surf que le grind danois, mais il y a encore plein de vie dans nos caves ! Si on prend l’exemple du hardcore, il y a une scène très dynamique qui s’est fédérée ces dernières années et de ce fait de ‘’gros’’ groupes (re)passent par chez nous. Après si on doit être pragmatique, Marseille a beau être la plus belle ville de France, être dans le quart sud-est nous isole un peu du routing des groupes punk rock U.S. qui tournent plus dans les capitales du nord de l’Europe, mais si une opportunité se présente il ne faut pas la louper !

5 - Par rapport à il y a quelques années, les gens se déplacent de moins en moins en concert, ils ne s’intéressent plus aux groupes indépendants, n’achètent plus. Quel est votre ressenti à cela?
Là aussi est-ce là réalité ? Si on se base sur l’expérience de nos groupes, depuis une dizaine d’année quand on joue, il y a généralement entre 20 et 30 personnes. Quand on dépasse la cinquantaine c’est la folie ! Il me semble bien que dans les concerts marseillais il y a souvent plus de 30 personnes. Les groupes en tournée suscitent toujours l’intérêt du public et vendent des disques lors des concerts, mais il faut être réaliste le punk rock et ses dérivés est une micro-niche musicale qui ne déplace pas vraiment les foules…  Par contre ce qui est étonnant c’est que le public et les groupes locaux ne se renouvellent pas trop, bon là aussi je parle pour le punk rock sauce américaine, si on prend l’exemple de Water Mane, ils sont toujours les petits jeunes à Montpellier. Pas par rapport à leurs âges mais plutôt parce qu’il n’y a plus de groupes qui se forment au lycée, comme on a pu le faire au début…

6 - BMA c’est aussi un label et un fanzine, vous pouvez nous en dire plus?
Alors pour le label, l’idée principale c’est de se faire plaisir ! On sort ce qu’on veut et on ne se pose pas vraiment de barrières. On essaye au maximum de rester dans l’éthique du DIY car on est un peu maso et qu’on aime passer des heures à découper des feuilles de papier ou enregistrer 100 fois la même cassette sur un vieux poste ! Bon, c’est surtout qu’on aime l’objet musical en général et que le côté ‘’fait main’’ correspond bien avec les groupes qu’on sort. En 7 ans, on a fait 26 prods, ce qui n’est pas exceptionnel mais qui est cool vu la taille de notre structure, avec un panel musical qui va du pop-punk au hardcore en passant par la noise. Côté fanzine, c’est encore plus à l’arrache ! On fait ça quand on veut, quand on peut … Parfois il se passe plus d’un an sans qu’aucun numéro ne sorte … C’est du fanzinat punk de base autour de chroniques, interviews, reports ; mais il semblerait qu’on s’améliore avec le temps. On va très bientôt sortir un numéro 14 pour lequel on s’est donné beaucoup de mal !

7 - Vous allez fêter vos 7 ans d’existence, en organisant 2 soirées. Qu’est ce que cela représente pour vous?
Tous les deux ans, on fête l’anniversaire de l’association. Pour les trois éditions précédentes, on organisait un concert avec uniquement des groupes du label histoire de bien faire la fête ! Cette année, on essaye de faire les choses en (un peu plus) grand donc on organise deux concerts et on fait venir des groupes extérieurs ! 
Le premier soir, le 20 mars à la Salle Gueule, on accueille les valentinois de Bad Chickens qui vont fêter la sortie de leur nouvel EP et leur entrée sur Bad Mood Asso. Ils seront accompagnés de Winchester, The Sobers et Hoochie Koochie Baby.
Le deuxième soir, le samedi 21 mars, on fait venir les clermontois de Sofy Major au Molotov car ils nous ont fait une grosse impression l’an passé en concert sur une péniche à Lyon. Pour compléter le plateau il y aura The Enterprise, Water Mane et Killboy Powerhead ! Pour résumer, un premier soir punk rock et un deuxième plus noisy ; là encore on se fait plaisir et vu la diversité des deux soirées on espère aussi faire plaisir au plus de gens possible !

8 - Que peut-on souhaiter à BMA et quels sont les projets pour l’avenir?
Pour BMA, le top serait qu’on soit encore là dans 3 ans, parce que là pour nos dix ans ça va être un sacré partè ! On a quelques idées, ça risque de (le) faire (pas) mal ! On aimerait aussi tenter le coup d’être label exclusif sur une sortie mais on n’a peut être pas encore les épaules assez larges pour faire ça. Là tout de suite, on a eu une fin 2014 et un début 2015 biens chargés ; au niveau des sorties, des orgas en général et celle de l’anniversaire ; donc ça va être un peu relâche jusqu’à la fin de l’année… Oui, ce n’est pas trop palpitant mais c’est comme ça ! Mais vu qu’on est sympa, on vous glisse qu’il y aura peut-être un projet top-secret qui verra peut-être le jour avant la fin de l’année, mais bon, on dit ça.
Merci Paranoïa pour ton soutient !

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Asso / Label : badmoodasso.weebly.com


Interview : Jean-Louis
Photos :  D.R

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