mardi 10 mars 2015

HINT


Hint est un groupe originaire d’Angers et formé en 1994. Le duo formé d’Arnaud Fournier (guitare, saxophone, trompette, flûte, et voix) et de Hervé Thomas, (basse, guitare et voix) sont influencé tant par le rock alternatif, la noise que la musique expérimentale. Le groupe produit une musique, mêlant rythmiques indus, guitares dissonantes, saxos hurlés et bruitages angoissants à d’autres ambiances aériennes, cinématographiques teintées d’incursions par les musiques traditionnelles et d’images défilantes aux sons de leur musique. Hint c’est 3 albums des participations à des compiles, un best off, un travail méticuleux fait de collage sonore et de samples aériens.



1) L’aventure de Hint commence en 1993, quel était le but pour vous au départ par rapport à la création du groupe?
Il n’y avait pas de but, Hervé bricolait ses premiers samples et branchait sa guitare sur un ampli basse doublé d’un ampli guitare. Quand on s’est rencontré, il m’a demandé si je jouais du sax et m’a fait découvrir les premiers disques de John Zorn. On a commencé à répéter, tout en découvrant les premiers albums de Painkiller, Naked City, Godflesh, Fudge Tunnel, Unsane…

2) Le duo que vous êtes vient d’horizons différents, qu’est-ce qui a fait que vous vous êtes réunis?
Pouvez-vous nous présenter le groupe et nous dire qui vous êtes et qui fait quoi?
Il y a Hervé (qui jouait dans les Shaking Dolls, groupe grunge-garage-punk) qui s’occupe des programmations sampler et joue de la guitare, chante (hurle). Et moi Arnaud (qui jouait dans les Bepi Faliero, groupe noisy-pop-rock), je joue guitare, trompette et sax. Nos 2 groupes respectifs répétaient dans le même local et on n’arrêtait pas de se croiser. On a passé notre première soirée ensemble à discuter et dire qu’on allait jouer ensemble lors d’un concert au Rock Festival de Fontenay-le-Comte où jouaient Unsane, Deity Guns, Treponem Pal et Hard-Ons, fin 1993.

3) Hint mélange les genres, les sons, les rythmes. Pourquoi un  condensé aussi large?
Comment réalisez-vous un titre, quelles sont les bases?
Bon déjà, on a rien composé depuis la fin 1998 ! En fait, il n’y avait aucune réflexion ; ça sortait comme ça, sans aucune limite de genre. Il fallait juste que les sons ou ce qu’on jouait dégagent une émotion, quelle soit belle et apaisante, ou aride et ultra-violente.


4) En concert vous projetez des visuels, est-ce important pour vous d’avoir un défilement d’images en osmose avec la musique?
Dès le début, on nous disait que notre musique était évocatrice d’images. Dès le 4ème concert (pour l’inauguration officielle du Chabada d’Angers en 1994), on a installé un écran géant. Depuis, il n’y a jamais eu de concert de Hint sans projections. C’est indissociable.

5) Vous avez eu une absence de quelques années. Pouvez-vous nous en dire la raison? Les apparitions scéniques se faisaient rare, que faisiez-vous justement pendant cette période là?
On a décidé de mettre le groupe en veilleuse fin 1999. Hervé développait son projet perso Fragile et a trouvé du travail dans l’informatique. De mon côté, je venais juste de créer La Phaze avec Damny, et ça s’est mis à tourner beaucoup. Comme souvent, il y a eu une certaine lassitude des concerts (parfois très roots !) et l’envie de faire quelque chose de différent artistiquement. On a continué à faire quelques concerts occasionnels jusqu’à mars 2005. En 2008, le label Jarring Effects nous a proposé la collaboration avec Ez3kiel pour les 5 ans du Festival Riddim Collision. Il ne devait y avoir que 2 concerts, mais le projet était tellement génial qu’on a fait une quarantaine de dates jusqu’à début 2011, avec la sortie d’un coffret CD/DVD live. A la fin de cette tournée, on s’est dit que ça pourrait être sympa de réactiver Hint pour quelques  concerts exceptionnels, puis c’est tombé aux oubliettes… C’est en 2013 que le label Jarring Effects (encore !) nous a proposé de nous reformer pour jouer à l’occasion des 10 ans du Riddim Collision (encore !). On a dit ok. Il a fallu remettre les mains sur les bandes et sur les VHS, tout numériser et remonter. Quand tout ce taf a été terminé, on était paré pour rejouer, donc on a fait quelques séries de concerts selon les demandes et nos envies.
Pendant ces 14 ans d’ « absence », Hervé est devenu développeur en informatique ; et moi j’ai fait des centaines de concerts avec La Phaze. Et on a eu des enfants, la vie quoi…


6) Parlez nous de votre discographie. Y a-t-il des choses que vous ne referiez pas et pourquoi?
On reste très fier de notre discographie car elle passe l’épreuve du temps.  Le label Kshantu a réédité les 3 albums en vinyl. On joue en concert les titres comme à l’époque, les sons sont les mêmes. On a jamais été à la mode, mais du coup, on n’a jamais été démodé  On a fait quelque chose de très personnel qui a touché peu de gens, mais de manière intense et définitive. On hallucine un peu quand on discute avec le public après les concerts ; et ça nous réconforte dans le fait de remettre le couvert. Il y a peu de choses qu’on ne referait pas, à part quelques morceaux hors-sujet…

7) Aujourd’hui qu’en est-il du groupe?
On tourne de manière sporadique. On parle parfois de refaire un disque, mais on ne trouve pas encore l’opportunité, ni le planning (on n’habite plus dans les mêmes villes, et on n’a pas le même emploi du temps). Quand on boeufe pendant les balances, on retrouve pourtant parfois l’alchimie, et ça sort assez naturellement…


Interview : JL Boyer
Photos : Fabien Dubois

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire